Dès la création du Conservatoire en 1795, le projet pédagogique mis en œuvre vise la formation de musiciens professionnels. Son organisation disciplinaire cristallise l’aboutissement d’une longue métamorphose de la figure du musicien en séparant l’exécutant du compositeur. La nécessité de former de bons musiciens exécutants répond au besoin d’alimenter les orchestres et oriente ainsi la spécialisation du musicien vers un développement de ses compétences techniques qui vont faire la gloire de cette institution. Or, l'enseignement de l'interprétation nécessite d'autres compétences et implique, de ce fait, une remise en question de ce format d'enseignement. L'évaluation de l'interprétation constitue un enjeu primordial dans le démantèlement de ces structures d'enseignement. De plus, le développement des pratiques amateurs s'inscrit dans un nouveau projet de société qui nous amène à une nouvelle réflexion sur le type de musiciens amateurs que l'on souhaite former et les cursus qui en découlent.