Depuis la création du Conservatoire de Paris en 1795, la France peut s’enorgueillir d’être le berceau d’une lignée de flûtistes qui va de Devienne jusqu’à Rampal en passant par Taffanel et Altès. Tout au long du XXe siècle, ces « gardiens de la tradition » se sont efforcés de diffuser l’essence même de leur pédagogie fondée sur une maîtrise irréprochable de la flûte dans ses aspects techniques et musicaux. L’objet de cette étude est de mettre à jour les mécanismes qui ont conduit à cette apologie récurrente de l’Ecole française de flûte. Comment s’est créée la discipline en question ? Qu’en était-il à l’époque des flûtistes « polyvalents » de l’âge pré-moderne ? La diffusion des méthodes instrumentales est le point de départ d’une nouvelle ère pédagogique, hautement rationalisée. Ces méthodes étant pour certaines encore utilisées de nos jours, il est intéressant de pouvoir se positionner à l’aune des réflexions pédagogiques actuelles face à cet imposant patrimoine. Loin de remettre en cause l’excellence de cette tradition, il sera question de de la confronter aux réalités du métier de professeur de flûte (transdiciplinarité, amateurs, etc.) Il serait regrettable en effet d’ériger cette tradition en mode de pensée unique et figé.